« Rien ne développe l’intelligence comme les voyages. » disait Émile Zola. D’après l’enquête OpinionWay pour 20 Minutes et Nomad Education réalisée en 2018, 75 % des jeunes âgés de 18 à 30 ans rêvent de partir à l’étranger pour une période longue (plus de trois mois). Partir à l’étranger est source d’apprentissage, de découverte de soi, des autres et de changement positif. Ces expériences permettent également de développer de nombreuses qualités : ouverture à l’autre, prise d’initiative, adaptabilité, capacité à sortir de sa zone de confort… En ce sens, certaines études montrent que les recruteurs valorisent les candidats qui ont eu des expériences à l’étranger par rapport aux autres, à CV égaux et que la mobilité internationale est un vecteur d’insertion professionnelle.
Pourtant, nous ne sommes pas tous égaux lorsqu’il s’agit de partir à l’étranger. D’après l’enquête Eurostat 2018, les problèmes de santé sont le principal obstacle à la mobilité internationale des européens, après les difficultés financières. En ce sens, les personnes atteintes de maladies chroniques doivent faire face à plusieurs obstacles lorsqu’elles souhaitent partir à l’étranger :
Problème n°1 – S’assurer
Lorsqu’on part en voyage, il est recommandé de souscrire une assurance spécifique afin d’être couvert en cas de problème de santé à l’étranger. Or lorsque l’on a une maladie chronique, c’est-à-dire une maladie préexistante, on est souvent exclu des conditions de remboursement des assurances, car cela représente un risque supplémentaire de contracter des problèmes de santé par rapport à une personne “saine”. De fait, la plupart des assureurs ne couvrent pas les personnes atteintes de maladies chroniques pour les problèmes qui pourrait survenir à l’étranger en lien avec leur condition. Certains acceptent néanmoins de le faire si la personne n’a pas été hospitalisée durant les 6 mois précédant la date du départ (peu importe l’objet de l’hospitalisation : ambulatoire, de jour, éducation thérapeutique…). Il s’agit de bien lire les conditions des contrats avant de souscrire une assurance !
Les citoyens de l’union européenne (UE) n’ont néanmoins pas besoin de souscrire une assurance lorsqu’ils voyagent au sein d’un pays membre de l’UE, en Islande, au Liechtenstein, en Norvège ou en Suisse. Il vous suffit d’être en possession d’une carte européenne d’assurance maladie pour être couvert selon les mêmes conditions et au même tarif (gratuit dans certains pays) que les personnes assurées dans ce pays.
Problème n°2 – Accéder aux soins à l’étranger
Lorsque l’on vit avec une maladie chronique, on a souvent besoin d’un traitement ou de soins spécifiques (c’est pourquoi on a souvent d’autant plus besoin d’une assurance !). Savoir comment accéder à son traitement à l’étranger est une nécessité pour les patients, il qui peut se révéler problématique pour plusieurs raisons :
- Le manque d’information disponible sur les systèmes de santé locaux et sur la disponibilité des traitements dans le pays de destination.
- La barrière de la langue, qui peut rendre l’explication des besoins ou la recherche d’information encore plus difficile, et notamment sur place.
Malheureusement, les maladies graves et handicapantes comme l’insuffisance rénale chronique empêche généralement les personnes qui en sont atteintes de partir même quelques jours : l’organisation des soins de dialyse implique une grande anticipation et un accord avec des hôpitaux partenaires. Mais heureusement, des solutions existent : pour les français, l’association IDO tourisme peut vous aider !
Problème n°3 – Gérer sa maladie dans un environnement nouveau
Vivre avec une maladie chronique est déjà souvent difficile dans son pays d’origine, et demande une grande capacité d’adaptation au quotidien. Cela demande encore plus d’adaptation lorsqu’on sort de son environnement habituel : décalage horaire, climat, changement d’alimentation et de rythme… Autant d’éléments qui peuvent perturber la gestion de la maladie à l’étranger.
Si le voyage est souvent synonyme d’évasion et de vacances, les personnes atteintes de maladies chroniques ne peuvent prendre congés des obligations liées à leur état de santé. Une charge mentale permanente, qui peut être source d’anxiété supplémentaire en amont et pendant le voyage, notamment lorsqu’on perd ses repères, qu’on se retrouve seul.e et/ou qu’on rencontre des difficultés.